Madre mia
Des bouquets bariolés transportés par les passants à tous les coins de rue transformaient ce dimanche grisâtre en festival des couleurs. La météo avait promis un peu plus de chaleur mais nous savions quelle mythomane elle fait. Résignés, nous avions sortis les gros chandails de laine du réconfort pour nous protéger de ses fausses promesses.
Dès mon lever, ma grande-toujours-à-la-maison s'était empressée de me préparer le petit-déjeuner au lit, comblant mon coeur de mère de ce geste si simple. Quartiers d'oranges. Deux oeufs. Pain grillé. Tomates fraîches garnies de basilic. Yogourt aux framboises. Fromage à la crème. Café noir, deux fois. Petites attentions qui comblent le corps, le coeur et l'âme.
Plus loin, d'autres mères ne souriraient plus. Elles avaient tourné leur dernière page. Le souvenir pouvait dérouler ses couleurs, elles s'y installaient pour l'éternité.
Impossible de revenir en arrière.
Il n'y a que le présent.
"Time is
Too slow for those who wait
Too swift for those who fear
Too long for those who grieve
Too short for those who rejoice
But for those who Love Time is
Eternity
Yaddo 1901"
Poème de Henry Van Dike, découvert par hasard sur une horloge solaire entourée de rosiers et de paix, lors d'une miraculeuse panne de voiture au retour d'un voyage dans la région des Catskills, États-Unis, dans les années '90. (Ce cher Henry s'est beaucoup inspiré de Shakespeare mais il a fait mieux, alors merci.)
Photos: Michelle Courchesne