40 ans de préparation pour une impro
- Michelle Courchesne
- 2 nov.
- 2 min de lecture
Pour Peter James
Le monstre sacré.
L'insupportable monstre sacré.
L'insupportable et touchant monstre sacré.
L'insupportable et touchant monstre sacré dévoila le cru de sa rage.
L'insupportable et touchant monstre sacré dévoila le cru de sa rage,
de sa détresse, de son désarroi, qui se déversa, une énième fois,
comme une tornade torride,
un après-monde humide,
un cauchemar chargé,
un bulldozer de la zone,
un kamikaze cousu,
un poids-lourd sourd,
un sans-abri brisé,
un torchon abusé,
un déchet déchu,
un abuseur cloué,
un illusionniste unijambiste,
un maraudeur transplanté,
un éclaireur éteint,
un torpilleur serein,
un jongleur nain.
Le monstre sacré ombragea sa rage.
L'insupportable monstre sacré dévoila l'ombre.
Extraits du spectacle "Le chant du singe", de Peter James, circa 2015 (?).
Lundi dernier mon ami Peter James invitait ses acolytes des dernières décennies à un "Automage", au Théâtre La Chapelle. Le performeur-danseur-chorégraphe-iconoclaste a imaginé cette soirée unique pour célébrer son parcours artistique avec les ami.e.s et fan fini.e.s qui ont cheminé avec lui. Il tirait sa révérence avant de rentrer dans ses terres.

Je n'y étais pas.
Je fais pourtant partie du cortège qui l'a accompagné.
Notre première rencontre a été un coup de foudre artistique fait de grande écoute et de capacité à improviser sans avoir rien à se dire.
Il aurait aimé que je lui chante "Duermete nino"...
Je m'imaginais m'assoir par terre, placer sa tête sur mes genoux et caresser son crâne, comme une scène de Ingmar Bergman, dans "Cris et chuchotements", où la bonne tient un enfant, seule capable de calmer sa souffrance.
Je n'y étais pas.
J'ai la pudeur des adieux,
Dans un recoin de complicité,
Dans un rire horripilé,
Dans un regard outrageux,
Ou cajoleur,
Dans une tendresse rude pour le frère d'âme.
Pour toi, monstre pas toujours sacré, Montserrat Figueras chante l'air de Manuel de Falla.
Comme si je te berçais,
Pour une fois,
Sans que tu protestes.
© Michelle Courchesne, texte et photos.








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