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Les mots du dimanche

Par Michelle Courchesne

Renaissance

En hommage à Hélène/Noèse, pour ses 80 ans


Fragile de la fragilité du renouveau

Forte de la force de la transformation

Douce de la douceur des mues ayant laissé derrière les peaux devenues trop étroites

Patiente de la patience de l'endurance qui ne laisse pas tranquille

Colérique de la colère dirigée vers ce qui entrave la beauté

Sage de la sagesse du désespoir amadoué

Fière de la fierté des renoncements à tout ce qui limite

Bonne de la bonté de ceux qui ont vu la laideur et n'y retourneront pas


Noèse tu as repris possession de ta narration en choisissant le mot qui te nomme

Noèse vient du grec ancien nôèsis qui signifie pensée

Penser par soi-même

Droit de croire

Droit de voir

Droit de refuser

Les histoires de ton histoire pouvaient rester derrière

Elles ne te concernaient plus


Noèse, femme unique

Humaine qui revendique son droit d'exister telle qu'elle

Pas de détours

Seulement du coeur à coeur

Yeux dans les yeux

Sourire aux lèvres

Parole claire


Merci de m'inviter aux célébrations de ta vie

Je me sens honorée, profondément honorée

De recevoir le joyau que tu as forgé en toi

 

Voilà ce que je lui ai lu hier soir.


Nous fêtions dans un restaurant ouvert juste pour le groupe de célébrants de notre amie Noèse, réunis par la luminosité de son âme, attirés par la recherche de sens et de communion; belle bande de personnes d'âges divers, membres de chorales distinctes, toutes ayant la caractéristique d'avoir accueilli Noèse parmi elles.


Des gens de coeur entouraient de leurs bras notre octogénaire qui, à chacune de leur arrivée, s'écriait de joie en levant les bras au ciel.


Dans le ciel, nous y étions.


Cette femme qui revient de loin, qui s'est fait renaître à force de volonté et de pas de souris, peut être fière de son nouveau nom.


Dans la soirée, les hommages se succédaient, musiques, chants, textes, en commençant par celui, bien senti, de son indéfectible ami Jean-Michel, son père, son frère, son guide, son tuteur, son bienfaiteur.


Les coeurs s'ouvraient. Les yeux pétillaient de fraternité et d'accueil. Nous nous sentions sur une étoile filante, à mille lieux au-dessus des terres connues, chargeant chacune de nos cellules de l'espoir d'être vivant.e.s et de vibrer au niveau du coeur, nulle part ailleurs.


J'ai sorti mon tambour, trouvé jadis en Abitibi, et j'ai fait résonner sa peau pour chanter la merveilleuse chanson qui m'a fait connaître Florent Vollant.


J'en ai pour quelques jours afin de revenir d'orbite.


Je crois que Noèse a dorénavant pris la forme d'une comète qui étend sa lumière au confins de l'univers... tout en soignant ses fleurs sur son petit balcon.

 

Florent Vollant chante "Grains de nacre", musique de Florent Vollant et paroles de Zachary Richard:



 

© Michelle Courchesne, texte et photo


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