Rencontres
- michellecourchesne
- il y a 2 jours
- 2 min de lecture
Guerrières de la vie
Passeuses d'omniscience
Romancières de la vie qui danse
Brodeuses de liens
Cuisinières de larmes douces
Ensorceleuses de mauvais sorts
Héritières d'enchantement
Fonceuses dans le sillon
Vacancières de préjugés
Chanteuses de lumières vives
Conseillères de causes désespérées
Avaleuses de fatuité
Aventurières de sentiers disparus
Coiffeuses de mauvais temps
Ouvrières de complicités
Mafieuses de volupté
Écuyères d'apesanteur
Renifleuses de sérénité
Couturières de montagnes russes
Bagarreuses de supermarché
Incendiaires de camelote
Voyageuses d'immobilité
Jardinières de perles rares
Maquilleuses de mascarades
Mercières de secrets retrouvés
Brouteuses de ressentiment
Lavandières de colères noires
Danseuses de faux-pas
Écolières de simplicité
Ravageuses d'obscurité
Vous croyez êtres seules
Nous sommes toutes
Pour mes belles-soeurs

Johanna Van Gogh (1862-1925) donna naissance à son fils quelque mois avant le suicide de son beau-frère peintre Vincent (1853-1890) et son mari, Théo Van Gogh(1857-1891), mourut six mois après ce beau-frère dont elle hérita des toiles.
Grâce à sa détermination, Johanna fera "connaître la peinture de Vincent van Gogh, elle organise — en partie à ses frais — des expositions qui lui sont consacrées. La plus importante de cette période est celle de 1905 qui a lieu au Stedelijk Museum d'Amsterdam et qu'elle finance elle-même. Plus de 2 000 visiteurs se pressent pour voir 457 œuvres de Van Gogh." Wikipédia
En la regardant écrire, dans ce tableau qu'a peint d'elle son deuxième mari, je l'imagine à la tâche, rédigeant une demande pour organiser la diffusion de l'oeuvre de son maintenant célèbre beaux-frère mais qui, à l'époque, était très loin d'avoir la cote qu'il a aujourd'hui. Concentrée, sérieuse, de ses belles mains elle exécute une tâche de l'ombre, de conviction, de foi totale en la confiance que son défunt époux avait en la valeur artistique de l'oeuvre de son frère. Sans elle, les toiles de Vincent Van Gogh seraient peut-être restées à moisir dans un grenier humide des Pays-Bas. La lumière qu'elles contiennent ne pourrait pas nous retenir par la part d'éternité qu'elles recèlent.
J'aime ces travailleur.euse.s de l'ombre qui ajoutent une cuillèrée de farine à la pâte et n'ont pas peur de se salir les mains.
À toutes les fois où nous nous tournons vers l'art, quelque soit sa forme, nous ajoutons aussi de la Beauté au réel.
Charles Aznavour chante "Les comédiens" en 1963. Admirez sa gestuelle lorsqu'il sort de scène!
© Michelle Courchesne, texte et photo.
J'adore!!!! Bravo Michelle