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Les mots du dimanche

Par Michelle Courchesne

Sans se voir

Laisser filer les jours

Comme si nous en avions la richesse

La chenille croisée

Revêt la pelisse d'une déesse


Justaucorps bleu métallisé

La bestiole au tambour

Chasse la tristesse


Jour d'été


Paresse


 

Rien publié depuis trop longtemps.


Le dernier post, en novembre 2020, surnage dans les années Groranana Virus, perdues en cours de route, laissant des trous béats dans les souvenirs de chacun. Nous partageons tous un trou noir de mémoire dans lequel nos jours ont été happés, disparus pour toujours dans une absence significative d'évènements. "Ben voyons, ça fait donc longtemps qu'on s'est pas vus... au moins... comment ça se fait donc, ben oui, on rajoute deux ans! Faut qu'on s'voit plusss!"


Rattraper le temps perdu c'est pas comme le morceau de pain tombé par terre par inadvertance et qui, s'il respecte la limite des trois secondes et moins sur le plancher, peut se faire ramasser prestement, se mettre dans le grille-pain et se faire bouffer avec la garniture de notre choix. Les trois secondes se sont écoulées depuis longtemps. Ceux et celles que nous avons perdus de vue ne reviendront peut-être pas. À voir.


Le temps prend l'apparence que l'on s'habitue à lui donner. Si on ne lui donne rien, il ne ressemble à personne. Si on lui donne trop, il s'étouffe, il suffoque, il s'asphyxie. Le temps réclame son rythme, impose sa cadence, trouve le moyen de nous faire danser à sa guise, pourvu que l'on ne soit pas dur d'oreille. Vous préférez la valse ou la salsa?



Bonhomme fenouil deviendra salade

Récipiendaire d'un trésor inusité, j'ai maintenant tout mon temps. Un cadeau inestimable que je savoure à coup de grasse matinées, de lectures ininterrompues, de visites d'ami.e.s, de voyages immobiles.


Pendant que je passe ma vie à ne rien faire, des enfants seront nés, des maisons seront construites, des vues imprenables prises, des saveurs savourées, des batailles menées à rien, des victoires sans podiums et sans spectateurs applaudies en silence et dans l'anonymat le plus total. Dans la béatitude de la contemplation d'un ciel d'été, je vogue, vague et vagissante, légèrement voyeuse, vénale, vieille et sans valise, totalement vraie.


L'automne m'apportera sa récolte.


D'ici là, je compte bien compter sur vous et vous donne rendez-vous pour les Mots du Dimanche.


À bientôt!

Une "métresse dézécolles" en carton

 

© Texte et photos de Michelle Courchesne

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