top of page

Les mots du dimanche

Par Michelle Courchesne

Écrire

"L'amour guérit. Guérit et libère. En employant le mot -amour-, je ne veux pas dire sentimentalité, mais un état si puissant que c'est peut-être ce qui maintient les étoiles dans le ciel et fait couler le sang dans nos veines de manière régulière."

Maya Angelou


 

Un ancien camarade de chorale s'est récemment abonné à mon site. J'étais agréablement surprise de le compter parmi mes lectrices et lecteurs. Je me demandais comment il avait pu entrer en contact avec le cercle restreint qui savoure mes mots de façon régulière. La magie des réseaux sociaux, je présume. C'est certain, au début, les premiers à dire "présent", sont les ami.e.s, les proches, puis le cercle s'ouvre, tranquillement. Vous êtes toutes et toutes bienvenu.e.s.



Marisol, sculpture, détail

Ce dimanche gris s'allonge lentement malgré les nuages qui se dépêchent de passer, pressés de se retrouver ailleurs que devant ma fenêtre. Je pense à vous, lectrices et lecteurs. Qu'est-ce qui vous occupe? Qu'est-ce qui vous préoccupe? Qu'est-ce qui vous ébahit? Qu'est-ce qui vous horrifie?


En écrivant ces mots, Marie-Josée Lord fait vibrer "Amazing Grace", à l'émission de Marc Hervieux : "How sweet the sound..." La voix a toujours été à la fois mon point faible et mon point fort. Faible parce qu'elle me fait craquer, je suis extrêmement sensible à l'infinitude de ses manifestations, fort parce que pour moi, chanter est une façon de rejoindre cet état dont parle Maya Angelou, d'union avec le tout. Dans un choeur, les voix se mêlent. Sa propre voix est présente mais ne dépasse pas celles des autres, une expérience de communion et de coopération dans laquelle la force et la justesse de chacune et de chacun collaborent à la création du sublime. Parfois, cependant, la force d'une voix la propulse à l'avant-scène, cela donne la Callas ou Diane Dufresne, Pavarotti ou Francis Cabrel.


La pluie tombe en lignes obliques, portée par le vent. Les nuages ont relâché la tension qui les oppressait. Je perçois le verdissement des gazons que le printemps appelle. J'aimerais être un nuage pour laisser s'écouler la charge électrique en une ondée bienfaisante. J'aimerais être l'arc-en-ciel qui fascine après l'orage, le baume et l'espoir, la guérison et la gratitude. J'aimerais que mes mots guérissent la douleur du monde, fassent disparaître la violence en déchargeant la peine, qu'ils ouvrent les frontières blindées, dans nos corps et dans nos territoires, qu'ils rallient la différence et apaisent la fatigue, qu'ils fassent renaître le goût du partage et l'appât de la simplicité. Mais, voilà, c'est dimanche dans mon salon rose, Marie-Josée Lord a terminé sa chanson. J'espère l'espoir.


Entre la dentelle fabriquée par le vent

Le soleil se faufile

La pluie est passée



Marie-Josée Lord et l'Ensemble vocal Épiphanie:



 

© Texte et photo de Michelle Courchesne



Archives
Rechercher par Tags
bottom of page